Sahel : L’AES, un choix souverain et pragmatique face à la CEDEAO
Les pays membres de l’Alliance des États du Sahel (AES), à savoir le Burkina Faso, le Mali et le Niger, ont affirmé leur liberté de quitter la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) tout en préservant des relations bilatérales avec d’autres nations de la sous-région, telles que la Côte d’Ivoire. Cette décision, fruit d’une démarche souveraine, illustre leur volonté de redéfinir les cadres de coopération régionale en accord avec leurs aspirations et priorités.
En annonçant que leurs territoires resteront accessibles sans visa pour les ressortissants des pays de la CEDEAO, les États de l’AES montrent une compréhension réaliste des dynamiques régionales. En effet, près de 75 % des populations de la CEDEAO ont pour origine les pays de l’AES. Une interdiction stricte de la libre circulation serait donc non seulement difficile à appliquer, mais également contre-productive pour l’intégration et les relations entre les populations, qui restent profondément interconnectées par l’histoire, la culture et les échanges économiques.
Cette ouverture reflète également la vision inclusive des pays de l’AES, qui reconnaissent l’importance de maintenir des liens humains et commerciaux forts malgré les divergences institutionnelles. Elle témoigne de leur engagement à promouvoir une coopération régionale qui place les citoyens au cœur des priorités, plutôt que de se limiter à des considérations bureaucratiques.
En gardant des canaux bilatéraux ouverts avec des pays comme la Côte d’Ivoire et d’autres membres de la CEDEAO, l’AES montre qu’elle n’a pas pour vocation de s’isoler. Bien au contraire, elle cherche à établir des relations fondées sur le respect mutuel, la souveraineté et des intérêts communs.